Après une première édition dantesque du marathon de Messier l’an passé, nous nous retrouvons à 18h Juan et moi-même sur la colline de Combas où un franc soleil nous accueille.

Freddy, venu nous encourager, prends quelques photos le temps du montage de nos télescopes et pour moi de la tente censée me procurer un petit repos en milieu de nuit.

Le but de cette année est de battre les records de l’édition 2021 et de “scorer” un maximum d’objets dans une nuit.

Les préparatifs et réglages terminés, le premier objet est observé : le soleil avec une jolie tache au Méridien. Ensuite le fin croissant de lune.

Le repas est pris vers 20 heures sans apéro bien sûr car c’est pas le genre de la maison avant de s’équiper de la tenue de combat (pantalon de ski, veste chaude, chaussures fourrées) et l’attente des premiers objets.

Je trouve le premier objet M 52 à 21h07, le septième dans l’ordre naturel et je reviens sur M33 à 21h23 qui à cette période trop tardive comme aussi M77 et M74 se trouve à 8° au-dessus de l’horizon lors du crépuscule civil et sont inobservables. Les objets défilent, j’ai du mal avec M32 encore exposé aux lueurs du couchant, mais avec une grosse concentration je parviens à la visualiser, à ses côtés trône la géante M31.

Après avoir repéré les amas du Cocher, nous observons 19P Borrelli la comète du moment. S’en suit une grosse série d’amas ouvert et les galaxies du Lion arrivent, j’en profite pour “scorer” sur les NGC. Vers 22h30, première pause et Juan sort son habituelle tisane, le vent se lève et avec 4° je rajoute un second bonnet.

Reprise par la Grande Ourse et les Chiens de Chasse, au passage sur le Dragon je cherche MRK 205, le quasar scintille tellement il est faible, mais reste bien visible.

23h15, c’est parti pour une série de galaxies dans la Chevelure de Bérénice et la Vierge. Le score de NGC augmente.

D’un coup j’entends Juan crier qu’il y en a trop ! 7 ou 8 galaxies apparaissent dans son oculaire, il fait un dessin pour les repérer plus tard.

Je trouve difficilement M68 dans la pollution lumineuse de Nîmes, c’est le moment de se reposer, je laisse Juan en finir dans la constellation de la Vierge une dizaine de minutes et je cours m’allonger dans ma tente. Le vent souffle fort et fait claquer le tissu, j’ai du mal à m’endormir et j’y parviens enfin mais c’est pas le top.

Le réveil sonne à 2h45 j’ai du mal à sortir. Je vais réveiller Juan qui est recroquevillée dans son utilitaire sur les trois sièges avant, il dort bien.

Une nouvelle boisson chaude, un biscuit et c’est reparti par M83 dans l’Hydre. Ensuite M15, mais il ne faut pas s’attarder. A 4h10 arrêt, il faut attendre que la terre tourne pour accéder à la suite du Marathon. De plus, la pollution lumineuse de Nîmes en Sud/Est gêne Juan, il manque d’étoiles repère et les recherches se compliquent, comme hier au crépuscule.

4h30 La reprise est de courte durée, nouvelle attente, M6 et M7 dans le bas du scorpion ne montent pas vite dans le ciel, ils seront visibles après 5h du matin. À 5h30 il me manque “9 Messier”.

6h17 Je finis le marathon par M2 difficile dans ces premières lueurs, heureusement Juan me guide. Dans l’aurore, je laisse M30 à 5° de hauteur car inobservable.

Pour le nombre, nous terminons par les planètes Mars, Vénus, Saturne, Titan est le dernier objet observé.

Repli du matériel et rangement s’en suivent, une dernière boisson chaude un petit débrief oral et nous partons.

Juan à pu observer 110 objets dont 93 Messier, son record est battu. Quel mérite pour lui des réaliser tout cela sans guidage mais en suivant uniquement des cartes du ciel et les étoiles.

Pour ma part j’ai visualisé 158 objets cette nuit, 107 Messier record battu pour moi aussi, mais sans mon PUSH-TO, je serai bien en dessous, surtout à l’aurore ou au crépuscule où les repères se font cruellement absents.

Le marathon c’est l’occasion de tester ses connaissances et son matériel, c’est à l’opposé de la contemplation habituelle en astronomie. Mais il nous aide vraiment le reste de l’année, ou le but est d’admirer de partager et non de compabiliser.