Nos nuits au Causse Noir des Cévennes 2023
Lundi 14 août
A mon arrivée Christophe et Mathéo sont déjà là depuis une semaine, le ciel leur a été favorable. Juan est là aussi depuis la veille et je fais la connaissance de Patrice, nouveau venu au club. J’installe mon télescope dans le champ auprès des leurs et le petit groupe prends vie. Au fil des heures d’autres connaissances arrivent et les bavardages vont bon train… La nuit arrive mais elle est ponctuée de nuages, malgré tout, les objets pointés apparaissent nettement. Cette soirée est consacrée aux objets faciles au vu de la météo, quelques étoiles filantes animent la nuit. D’autres nuages passent et vers 2 h tout est rangé, au lit.
Mardi, les NCN commencent officiellement, il arrive encore des amis, notre petit groupe se constitue. La caravane de Juan devient le QG officieux des rencontres, des noms connus d’astronomes amateurs y font escale, la bière y coule…Les nuages disparaissent, la qualité du ciel est bonne mais pas à son maximum. Nous enchaînons les objets faciles pour animer le début de soirée avec les novices présent. Vers minuit nous nous retrouvons entre initiés et les objets difficiles sont alignés. Nous rencontrons les deux concepteurs du boîtier MeMStar, la discussion technique s’emballe et les améliorations futures de l’application s’imaginent. Le froid arrive et les observations se poursuivent, entre deux et trois heures du matin la fatigue nous terrasse.
Le lendemain matin (enfin, tard dans la matinée ) nouvelle réunion technique à la caravane de Juan … et encore une autre au crépuscule, l’équipe s’étoffe et le cercle s’agrandit. Ce soir les nuages barrent l’accès au ciel et à 23h quelques gouttes sonnent l’arrêt de la cascade de verveine. Tout le monde court vers les tentes pour se mettre à l’abris.
Jeudi déjà, la météo nous promet un ciel clair pour 22h, de jour je tourne autours de plusieurs Strock pour capter des astuces de montages pour ma construction. A la tombée de la nuit tout le monde s’affaire à préparer ses instruments. Nouvelles discutions avec les concepteurs de Memstar, ils sont heureux de voir leurs boîtiers en fonction. La nuit est là et nous commençons par les objets classiques, surtout qu’autour de nous quelques novices sont en demande. Je vais regarder avec mon fils dans l’oculaire amplifié de Jonathan (voir référence au bas de la page) la patte du chat est une merveille, basse sur l’horizon et inobservable autrement. Tout d’un coup le champ d’observation se met à huer le passage d’un train Starlink, Une bronca semblable à celle d’un picador insistant dans les arènes de Nîmes… S’ensuivent une série d’objets difficiles, avec nous Patrick Chevalley (le créateur de Cartes du ciel) nous guide sur la nébuleuse de l’iris et sa façon de l’appréhender, ensuite le quintet de Stéphan sur lequel nous passons un long moment. Juan est toujours à la recherche de tachouilles de je ne sais quel catalogue où la lumière émise Il y a longtemps dans une galaxie lointaine, très lointaine… avait encore la Force de parvenir jusqu’à nous. Superbe soirée. Nous terminons vers 3h.
Vendredi, au crépuscule je débâche mon télescope malgré les « prédictions » météo pessimiste, certains se moquent, mais il se trouve que j’avais raison, le ciel est légèrement voilé mais la Voie lactée est bien visible.Pour ma part je trouve quelques objets intéressants que je n’avais encore jamais observé. Et puis c’est la première nuit que j’installe à nouveau le boîtier MemStar sur mon télescope, jusqu’à présent il faisait le tour des télescopes de quelques amis . Le coucher se fait plus tôt, le jour suivant la météo doit être excellente.
Samedi, effectivement pas un seul nuage d’altitude, le ciel de Pradines se révèle. Mes enfants profitent des beaux objets du ciel, puis viens le moment où seuls les puristes sont à la manœuvre. Jonathan revient nous faire admirer la Voie lactée avec son oculaire magique mais cette fois sans passer par un télescope X1, avec Juan nous observons les grandes structures, North America, le Pélican les nuages du sagittaire… extra.Les Dentelles du cygne se retrouvent au zénith, et une longue observation des nébulosités dont le triangle de Pikering est inoubliable. Mathéo fait de nombreux allers- retours entre les télescopes, il est appelé dès qu’un objet nouveau est trouvé et son œil plus jeune nous confirme nos visions. Dans M16 nous arrivons difficilement à voir les stries des piliers de la création, il faudrait un diamètre supérieur pour en être certain. Juan lui aussi nous fait découvrir des galaxies du catalogue NGC à la limite de la vision.
Nous terminons par un amas de galaxies que seul Juan connaissait “Pegasus1”.
Le meilleur ciel de la semaine !
Une grosse semaine astro où chacun a pu tisser des liens et découvrir l’impossible ailleurs mais ici possible grâce à ce ciel exceptionnel. Mathéo a découvert une centaine d’objets nouveaux pour lui, Juan une bonne vingtaine pour compléter son tableau de chasse et moi autant.